Guides Blue Rider des avions de Tintin volumes 1 & 2 en français

Les guides Blue Rider des avions de Tintin sont à présent disponibles en français:

Avions_Tintin_1_FR

Tome 1 :
https://payhip.com/b/4H0W

Avions_Tintin_2_FR

Tome 2 :
https://payhip.com/b/DpP1

Bonne nouvelle pour ceux qui auraient déjà fait l’acquisition des volumes en anglais, la mise-à-jour vers le français est gratuite !

Blue Rider prendra (ou a déjà pris) contact directement avec les acheteurs pour proposer la version française gratuite (attention, uniquement si vous avez introduit un « pays » francophone lors de l’achat).


A scale modeller’s guide to Aircraft from the Adventures of Tintin – Part 2: the later albums

La ponctualité britannique n’est donc pas une légende : annoncé pour mai 2015, le 2e et dernier volume de la série « Avions des aventures de Tintin » chez Bleu Rider Publishing est disponible depuis… le 2 mai ! Il fait dix pages de plus que le premier volume, les avions des aventures de Jo, Zette et Jocko occupant 12 pages à eux seuls. Un volume qui vous en mettra plein les yeux, les avions qu’il contient étant essentiellement des appareils monoplans modernes et des hélicoptères. Le Douglas DC-6 de la Syldair est particulièrement bien réussi. Les grands absents, copyright Moulinsart oblige, sont la fusée lunaire, le Stratonef H.22 et le Carreidas Jet 160, bien que ces trois absents soient tout de même mentionnés dans le texte par souci d’exhaustivité.

Aircraft_from_the_Adventures_of_Tintin_Part_2_l

Ce second volume montre bien le parti pris encyclopédie visuelle pour « maquettiste » de cette publication car chaque variante de couleur (et elles sont nombreuses dans le cas des aventures de Jo, Zette et Jocko) d’un même avion y est minutieusement documentée par un visuel et une courte notice relatant le rôle de l’avion dans l’histoire dessinée par Hergé. En revanche, on apprend peu de choses sur le modèle d’avion et son fabricant.

Blue_Rider_Aircraft_from_the_Adventures_of_Tintin_Part_2_the_late_albums_pages

J’ai par contre été surpris d’y trouver le Gee Bee Racer – il s’avère qu’il apparaît dans une scène où Jo rêve du Raid Paris/New-York dans le Testament de Mr. Pump, scène présente dans les versions parues en feuilleton dans Cœurs Vaillants et Le Petit Vingtième mais qui ne figure pas dans les éditions en album, j’ignorais donc l’existence de cette scène. Il est temps que quelqu’un se mette à analyser les nombreuses variantes entre les prépublications de Jo, Zette et Jocko et les versions en album, comme cela a été fait pour les aventures de Tintin.

En fin de volume, comme dans le premier opus, on retrouve la liste des kits permettant de réaliser les avions des aventures de Tintin et… de Jo, Zette et Jocko. Avis aux amateurs !

Le second volume ne déçoit pas, les dessins sont de la même qualité que dans le premier volume. J’ose à peine imaginer le travail de fourmi qu’a représenté la recherche de toutes les variantes de ces avions. Ensemble, les deux volumes forment une encyclopédie visuelle complète, référençant tous les modèles d’avions dessinés par Hergé dans les aventures de Tintin et de Jo, Zette et Jocko. Mais il reste encore beaucoup de choses à dire sur tous ces avions.

Et bonne nouvelle pour les francophones anglophiles, la traduction en français du premier tome serait en préparation chez Blue Rider et serait disponible incessamment sous peu. J’ignore si ceux qui ont déjà fait l’achat de la version anglaise se verront proposer un « échange » pour un prix symbolique.

Aircraft_from_the_Adventures_of_Tintin_Part_2“A scale modeller’s guide to Aircraft from the Adventures of Tintin – Part 2: The Later Albums”
Blue Rider Publishing
Version ebook à télécharger : £9.99 (+/- 14 EUR)
Version CD-Rom + décals CD001, CD002 et CD005: £18.50 (+/- 25 EUR)
http://insigniamag.com/05_publications.html

 

Egalement disponible:

Aircraft_from_the_Adventures_of_Tintin_Part_1“A scale modeller’s guide to Aircraft from the Adventures of Tintin – Part 1: The Early Albums”
Blue Rider Publishing
Version ebook à télécharger : £9.99 (+/- 14 EUR)
Version CD-Rom + décals CD001, CD002 et CD005: £18.50 (+/- 25 EUR)
http://insigniamag.com/05_publications.html

Les 4 feuilles de décalcomanies consacrées aux avions de Tintin sont également disponibles sur le site de Blue Rider au prix de £5 – £6 la feuille selon le modèle.
http://insigniamag.com/02_172_decals.html


A scale modeller’s guide to Aircraft from the Adventures of Tintin – Part 1: The Early Albums

Si vous êtes un tintinophile passionné d’avions et de modélisme, je ne vous apprends rien en évoquant les décalcomanies éditées par la marque Blue Rider sur le thème des avions de Tintin. Si j’évoque Blue Rider, c’est parce que cet éditeur anglais spécialisé dans le modélisme publie une série d’ouvrages consacrés entièrement aux avions dans les aventures de Tintin.

Le premier tome, intitulé “A scale modeller’s guide to Aircraft from the Adventures of Tintin – Part 1: The Early Albums”, vient de paraître. Il s’agit d’une véritable encyclopédie visuelle des machines volantes que l’on rencontre dans les premiers albums. Il couvre les albums de Tintin au Pays des Soviets jusqu’au Sceptre d’Ottokar.

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Chaque avion y est minutieusement dessiné au trait, dans un style lisible et parfaitement maîtrisé, à mi-chemin entre le plan d’ingénieur et la Ligne claire si chère à Hergé.

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Chaque avion est en outre décliné selon les différentes versions de l’album dans lequel il apparaît. Ainsi, le Howard DGA-4 des premières éditions de L’Ile Noire y figure sous 3 variantes différentes: gris pour la première édition en noir et blanc, vert pour la version publiée en feuilleton (probablement dans Coeur Vaillant, car le Petit Vingtième était à ma connaissance en noir et blanc), et enfin bleu pour la première édition en album couleur de 1943.

Chaque avion est en outre accompagné d’un bref commentaire décrivant les décorations, marques, identifiants et couleurs, ainsi que les particularités de la version dessinée par Hergé. L’auteur relève par exemple que le logo d’Air France sur le Wibault-Penhoët 283T est de la mauvaise couleur.

Enfin, et c’est ici qu’on se rappelle que le public cible de Blue Rider est le modéliste tintinophile, l’ouvrage se termine par une liste exhaustive des kits disponibles sur le marché pour les modèles d’avions présentés dans le livre. Les avions pour lesquels aucun kit n’est disponible à ce jour sont également mentionnés. Un beau travail de recherche.

J’ai pris la peine de vérifier et à ma grande satisfaction il ne manque aucun modèle d’avion dans ce premier tome! Je conseille donc ce livre, avec une toute petite réserve cependant: il n’est disponible qu’au format électronique. Vous devrez donc investir dans une nouvelle cartouche d’encre avant de l’imprimer! L’ouvrage est disponible soit au téléchargement, soit sous forme de CD-ROM. Dans ce cas il est accompagné de trois feuilles de décalcomanies Tintin.

Pour le reste, c’est une pure merveille et les dessins sont de toute beauté sans plagier ceux d’Hergé.

Aircraft_from_the_Adventures_of_Tintin_Part_2J’attends donc de pied ferme le tome 2, annoncé pour Mai 2015, qui couvrira les albums Le crabe aux Pinces d’or jusqu’au dernier paru du vivant d’Hergé, Les Picaros. De plus, ce second tome reprendra également tous les avions des aventures de Jo, Zette et Jocko.

Les deux ouvrages pris ensemble couvriront de ce fait une gamme d’avions bien plus large que les 50 modèles en acier proposés en collection par Hachette. Il ne manque plus qu’un texte détaillé sur chaque modèle, et nous aurons enfin une encyclopédie complète des avions de Hergé.

Aircraft_from_the_Adventures_of_Tintin_Part_1“A scale modeller’s guide to Aircraft from the Adventures of Tintin – Part 1: The Early Albums”
Blue Rider Publishing
Version ebook à télécharger : £9.99 (+/- 14 EUR)
Version CD-Rom + décals CD001, CD002 et CD005: £18.50 (+/- 25 EUR)
http://insigniamag.com/05_publications.html

Les 4 feuilles de décalcomanies consacrées aux avions de Tintin sont également disponibles sur le site de Blue Rider au prix de £5 – £6 la feuille selon le modèle.
http://insigniamag.com/02_172_decals.html


Les Exploits de Quick et Flupke – 1e Série – Le Soir, Casterman, Moulinsart

Le journal belge Le Soir, en collaboration avec Casterman et Moulinsart, propose depuis le 7 février 2015 une « magnifique collection » de 12 albums de Quick et Flupke.

Onze titres, de 48 pages chacun, sont annoncés (Série 1 à 11 des gags en couleur de Quick et Flupke tels qu’ils ont été publiés à partir de 1949 par Hergé). Un douzième titre, de 84 pages celui-là, viendra clore la série. Il s’agira de 31 gags en « bruxellois » accompagnés d’un lexique.

Je viens d’acquérir le premier titre de la série, paru ce jour même. Voici mon avis.

Le format de l’album est plus petit que celui d’une BD classique : 19,3 x 26 ,3 cm. Le dos de l’album est en cuir ou imitation cuir de couleur rouge, sans inscription. Cela fait certes authentique, mais ce n’est pas pratique pour piocher un volume précis sur l’étagère. C’est sans doute le sacrifice à faire pour disposer d’une réédition en fac-similé. L’édition est soignée, l’impression de qualité, Casterman oblige. Le papier en revanche est un peu fin. Attention ! Objet fragile.

Quant au contenu… je suis resté sur ma faim. Le volume contient 30 gags de Quick et Flupke, et sept pages d’introduction. Mais le texte de l’introduction n’occupe que le tiers inférieur de chaque page. Les 2/3 supérieurs reproduisent des crayonnés et des dessins d’Hergé, des photographies, des documents d’époque. Un calcul rapide nous montre donc que Goddin et Couvreur ont rédigé moins de deux pages et demi de texte pour accompagner ce volume (et j’imagine que les suivants seront présentés de la même façon, 2/3 documents, 1/3 texte). C’est peu, très peu. Multiplié par 11, cela ferait un total d’un peu plus de 25 pages.

La quantité n’y est donc pas, mais qu’en est-il de la qualité. Après lecture, l’introduction laisse un goût de superficialité. Les auteurs n’expliquent pas dans quel contexte Hergé est amené à créer la série, ils expliquent juste ce qui l’a inspiré (ses amis, les souvenirs d’enfance,…). Le « Petit Vingtième » est évoqué, mais ils omettent d’expliquer ce qu’est ce « Petit Vingtième ». Un lecteur qui n’est pas familiarisé avec l’univers d’Hergé risque de ne rien comprendre du tout. Ce texte aurait-il été « recyclé » à partir d’un article paru ailleurs, dans un autre contexte ?

Ils évoquent très brièvement l’histoire de ces « onze petits albums en couleur des Exploits de Quick et Flupke« , précisant que les éditions plus récentes ont été « adaptées voire redessinées par les Studios Hergé ». A nouveau, à moins de bien connaître l’histoire éditoriale de l’œuvre d’Hergé, et son parcours de dessinateur solitaire à directeur d’un Studio, le lecteur risque d’y perdre son latin… pardon, son bruxellois.

A 7,5 euros le volume, faut-il acheter cette série ?

  • Si vous possédez déjà la réédition des Exploits de Quick et Flupke (1949) en 2 volumes, parue en 2011 chez Casterman (ISBN 978-2203016101 et 978-2203047358, format 29×21,9 cm, 25 euros le volume), passez votre chemin ! Vous possédez déjà un contenu strictement identique, imprimée sur un papier plus épais et de meilleure qualité, dans un format plus grand, pour un prix nettement inférieur. Il vous manquera juste l’introduction de Couvreur et Goddin, dont le contenu est sans intérêt pour un tintinophile averti.
Casterman_Exploits_de_Quick_et_Flupke_2011_2_volsLes Exploits de Quick et Flupke – Intégrale couleur, vol. 1. Casterman, 2011. 182 p. ISBN 978-2203016101. 25 euros.
Les Exploits de Quick et Flupke – Intégrale couleur, vol. 2. Casterman, 2011. 151 p. ISBN 978-2203047358. 25 euros.
  • Vous possédez déjà du Quick et Flupke dans une édition récente, ou vous ne possédez aucun album de la série. Si vous vous intéressez aux dessins originaux d’Hergé, non-retouchés par ses collaborateurs du Studio, le choix est simple : prenez l’édition en deux volumes. Elle vous reviendra nettement moins chère pour un produit de meilleure qualité.
  • Vous êtes un collectionneur fou : dans ce cas, vous allez de toute façon acheter les 11 titres de la collection.

Reste le mythique 12eme titre – celui qui proposera 31 gags en bruxellois avec un lexique. Celui-là, manneke, je l’attend de pied ferme. Pour ça, tu peux me croire !


Mon avis sur Les Archives Tintin (Atlas), vol. 9 – L’Affaire Tournesol

Tournesol s’est fait enlever ! Quoi ? Encore ? Il n’a pas appris à se montrer prudent avec les inconnus depuis sa mésaventure en Amérique du sud ? Sacré Tryphon.

18_Affaire_Tournesol

La figurine qui accompagne l’album.

 

Voici ce que contient exactement l’album

 

JOURNAL 1955-1956 (PP. 5-7)

CONFÉRENCE DE BANDOENG – INNONDATIONS À PARIS – LA NOUVELLE INDOCHINE – ARGENTINE : CHUTE DE PÈRON – GENÈVE : L’ALLEMAGNE AU POINT MORT – L’ORAGE ÉCLATE AU MAGHREB – RETOUR DU SULTAN ET INDÉPENDANCE DU MAROC – FIN DU PROTECTORAT FRANÇAIS EN TUNISIE – URSS : LE XXe CONGRÈS – GUERRE SCOLAIRE EN BELGIQUE – RAPPROCHEMENT KROUCHTCHEV-TITO – SUR LES ÉCRANS – EN BREF

LES SOURCES DE L’ŒUVRE (PP. 8-13)

SOURCE DIRECTE – FICTION – DES MODÈLES IMPRÉCIS – TROP D’AISANCE AFFICHÉE – UN RÉGIME MILITAIRE – …ET THÉORIQUE – QUESTION

REVUE DE DÉTAILS (PP. 14-21)

RÉTROSPECTIVE TRAIN – BATEAU – AVIONS – ARMÉE BRODURE

LES SECRETS D’UNE CRÉATION (PP. 22-26)

AVANT LE CASSE-PIPE – DU BRABANT-WALLON AU LAC LÉMAN – COUSINS DES DUPONDT – SECRETS DE FABRICATION – LE MAÎTRE DU JEU – MAGASIN D’ACCESSOIRES

LES ACTEURS (PP. 27-37)

TINTIN – HADDOCK – TOURNESOL – NESTOR – DUPONDT – BOLDOV – BORIS – CARTOFFOLI – CASTAFIORE – FRANÇOIS – IRMA – JULES – KARDOUK – KAVITCH – KRONICK & HIMMERSZECK – LAMPION – LASZLO – PLEKSY-GLADZ – SANZOT – SPONSZ – STANY – SZPEINKOTH – TOPOLINO – WAGNER – WLADIMIR – UN LAITIER – DES PETITS MÉTIERS FORAINS – DES AGENTS SECRETS – UN CHAUFFEUR DE TAXI – DES POMPIERS – DES GENDARMES – DES RANDONNEURS – UN MARCHAND DE TAPIS – UN ESPION SYLDAVE – UN GOMMEUX – UNE DAME AU CHAPEAU – DES REPRÉSENTANTS DE LA CROIX-ROUGE – DES DOUANIERS – …ET LA FAMILLE LAMPION

ANNONCES ET INÉDITS EN ALBUM (PP. 38-41)

L’ALBUM – L’AFFAIRE TOURNESOL (PP. 43-108)

PENDANT CE TEMPS… HERGÉ (PP. 110-131)

CHRONOLOGIE HERGÉ 1953-1956 – LES AUTRES ACTIVITÉS : LA PRESSE, L’ÉDITION, LA PUBLICITÉ, LE CHÈQUE TINTIN, UN MAGASIN TINTIN 1956 – CHROMOS VOIR ET SAVOIR – CARTES DE VŒUX – CALENDRIERS

COLLECTIONNEURS ET COLLECTIONS (PP. 132-136)

COUVERTURES ET COTES DES DIFFÉRENTES EDITIONS DE L’ALBUM – BIBLIOGRAPHIE – EDITIONS ÉTRANGÈRES ET TRADUCTIONS RÉGIONALES

 

Voici mon avis détaillé sur le contenu.

I.Préface

Journal 1955-1956

Sur fond de guerre froide, les colonies, protectorats et autres « comptoirs » occidentaux commencent à se révolter. Plusieurs pays du Maghreb obtiennent leur indépendance. L’Algérie et le reste de l’Afrique suivront dans la décennie. L’article consacré à la « guerre scolaire » en Belgique est également là pour nous rappeler un contexte politique toujours d’actualité.

Les sources de l’œuvre

Guerre froide et héritage des recherches scientifique de la seconde guerre mondiale, régimes totalitaires et régimes démocratiques obsédés par le contre-espionnage et la chasse aux idéologies communistes, et un simple fait divers. Il n’en faut pas plus à Hergé pour bâtir un scénario d’album. Reste « la » question, posée par Jean-Marie Embs et Philippe Mellot, sur laquelle je reviens plus loin.

Revue de détails

Un vrai catalogue automobile des années 1950 que cet album – et les auteurs ne se privent pas du plaisir d’en évoquer les principales. Mais l’album est également riche en décors et véhicules inhabituels, tel cet hélicoptère Bell 47. Enfin, belle trouvaille que celle des casquettes bordures reprenant la forme des moustaches de Plekzy-Gladz.

Les secrets d’une création

Philippe Goddin nous livre cette fois de véritables secrets de fabrication : une planche « collective » sur laquelle tant Hergé que ses collaborateurs ont apporté leur touche respective. L’élaboration d’une planche, des croquis préparatoires et du découpage initial au crayonné détaillé. Il nous montre également comment, d’une photographie prise par Hergé en suisse, ses collaborateurs du Studio tirent l’un des décors de l’aventure et comment ils s’inspirent du mobilier des studios pour décorer le bureau d’un officier Bordure. Rien à redire sur la contribution de Goddin à cet album.

Les acteurs

C’est une longue, très longue galerie de portraits, dans laquelle les auteurs se lâchent sur deux pages et demi au sujet d’un Séraphin Lampion qui, convenons-en, l’a bien cherché. C’est également l’occasion pour les auteurs de rappeler les changements profonds qui s’opèrent tant sur le plan social qu’économique à l’époque. Changements qui inspirent à Hergé ce personnage à nul pareil qui, 10 ans plus tôt, n’aurait tout simplement pas pu exister. Dommage en revanche que les auteurs aient omis de signaler que le patronyme « Topolino » a été emprunté par Hergé à Mickey, en effet Mickey Mouse s’appelle Topolino en italien. Dès lors, le millésime 1947 servi par le Professeur Topolino au capitaine Haddock doit certainement avoir une signification. Mais laquelle ?

Annonces et inédits en album

La pré-publication de l’album dans le journal Tintin s’accompagne de résumés des planches précédentes, résumés reproduits dans leur intégralité ici.

II. L’album

C’est l’un des albums que j’appréciais le moins étant enfant. J’avais le sentiment de lire une BD destiné à un public plus adulte. C’est l’ambiance « roman d’espionnage » à la « James Bond » sans doute, ainsi que l’absence de toute « fantaisie » qui en fait un album un peu plus froid que les créations plus anciennes d’Hergé. L’inoubliable gag du Sparadrap, du micro-film qui s’enflamme et met le feu à la barbe du capitaine, etc. n’ont pas suffi à gagner mes faveurs. Et puis, il y a la fameuse « question » posée par Jean-Marie Embs et Philippe Mellot. Une question qui m’obsède également depuis mes lectures d’enfance. Les Syldaves ne sont-ils pas les alliés de Tintin ? Lui qui porte le titre de chevalier de l’ordre du pélican d’or ? Le professeur Tournesol n’est-il pas le responsable attitré du programme spatial Syldave ? Alors pourquoi des espions Syldaves tentent-ils d’enlever le professeur pour mettre la main sur sa dernière invention ? C’est à tel point incompréhensible que lors de mes premières lectures de l’album étant enfant, je n’avais même pas compris qu’il y avait deux camps différents qui tentaient d’enlever le professeur. Ligne claire qu’ils disaient ?

III. Postface

Dans la chronologie, on sent à quel point Hergé commence à tirer parti de son « Studio » : ses collaborateurs se montrent très efficaces et la production est abondante et de qualité. Il faut bien : entre le magazine Tintin qu’il faut alimenter en contenu et publicités à l’effigie de Tintin, les anciens albums qu’il faut moderniser, les nouveaux qu’il faut dessiner et les nombreux produits dérivés qui inondent progressivement le marché, le studio tourne à plein régime. Les auteurs évoquent même l’ouverture de premiers magasins « Tintin » par les deux éditeurs du journal pour écouler tous ces gadgets : Dargaud pour la France et Le Lombard pour la Belgique. Nous avons droit également à la reproduction de nombreux chromos Voir et Savoir, pour les amateurs de la chose.

Hergé, à quel point l’auteur et ses personnages sont devenus populaires. On mesure également le changement radical que cette charge de travail implique dans la routine artistique et créative de Hergé. Faut-il y voir l’un des éléments qui expliquent la lassitude de Hergé face à son œuvre et son travail à partir de cette époque ?

Conclusion

L’album en lui-même ne soulève toujours pas l’enthousiasme chez moi, même en lecture « d’adulte » et à l’éclairage de son contexte historique. En revanche, les suppléments proposés en début et en fin de volume par les éditions Atlas ne déçoivent pas. Mention spéciale, une fois n’est pas coutume, à Philippe Goddin qui a su trouver cette fois de quoi satisfaire ma soif de « secrets de fabrication ».